Communiqué de presse du 25.04.2024
« REPORT DU VOTE DU PROJET DE LOI AUTORISANT LE DÉPLOIEMENT DE FRONTEX EN BELGIQUE : AGISSONS AVANT LE 2 MAI POUR L’EMPÊCHER DÉFINITIVEMENT !
Le vote du projet de loi du CD&V visant à autoriser Frontex à exercer des fonctions de police en Belgique a été reporté au 2 mai, sous la pression des manifestations d’opposition d’un grand nombre de citoyens.
En commission de l’intérieur, hormis le PTB-PVBA, tous les partis se sont entendus pour voter ce projet de loi, y compris Ecolo et PS. Quelles tractactions nauséabondes les partis de gauche ont-ils pu mener pour accepter une telle compromission ?Les partis de gauche espèrent qu’il sera toujours temps après les élections, d’interjeter appel, tandis que « le gouvernement en affaires courantes ne pourrait pas faire adopter d’arrêté royal après un vote en séance plénière« . Cette stratégie est à la fois naïve politiquement et inexacte juridiquement. Le CD&V radicalisé sur la sécurisation des frontières ne nous fera pas un tel cadeau. Un vote en faveur de la loi Frontex ouvrirait un précédent extrêmement dangereux et irréversible.La Vivaldi voudrait offrir un nouveau chèque en blanc à l’agence européenne dans la Manche, en mer du Nord, à la gare du midi, à Zaventem, à Zeebruge, etc.À l’heure où activistes, journalistes d’investigation et parlementaires européens tentent de démanteler Frontex en mer Egée et en Méditerranée centrale pour complicité de crimes contre l’humanité, Fabrice Leggeri, ex-directeur de Frontex, est poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité et de torture par la LDH française et l’association Utopia 56. Et le gouvernement belge fait entrer le loup dans la bergerie, avec une unanimité déconcertante.Concrètement, il serait possible pour Frontex d’assurer des missions de police (arrestations, détentions et expulsions) en Belgique, à la gare du midi, à Zaventem, à Zeebrugge, etc. L’agence européenne est complice de crimes contre l’humanité, elle collabore avec les gardes-côtes libyens, elle participe aux push back en mer Egée, ne signale pas les bateaux en détresse, etc.Dans la suite du collectif Abolish Frontex, le Ciré, le Mouvement Ouvrier Chrétien, le Cracpe, le MRAX, Migrations Libres, Getting the Voice Out, ObsPol etc. appellent tous les parlementaires PS, Vooruit, Ecolo/Groen et les vrais libéraux à voter contre ce projet de loi.Nous appelons les associations de la société civile et les citoyens à continuer d’interpeler les parlementaires et partis politiques pour empêcher ce texte honteux de passer. Nous appelons à une mobilisation collective pour empêcher ce vote le 2 mai. Écrivez-leur !Nous réitérons notre solidarité avec toutes les personnes en migration et nous tenons à clamer haut et fort notre résistance à ces politiques migratoires répressives et brutales. Ce système migratoire, qui repose sur la militarisation accrue des frontières, la criminalisation des personnes migrantes et la déresponsabilisation illimitée des États membres ne peut plus être réformé ; il doit tomber.Contact Presse : Ginou +32 488/072.286 – abolishfrontexbelgium@riseup.net
Communiqué de presse du 23.04.2024
« Votez contre le déploiement de Frontex en Belgique !
Ce jeudi 25 avril 2024, le projet de loi Frontex de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden sera soumis au vote des parlementaires fédéraux. Ce texte donne le cadre légal au déploiement de Frontex sur le territoire belge, pour assister la Police Fédérale dans la gestion des frontières, et la Police Aéronautique en tant qu’escorte des personnes visées par une mesure de retour forcé.La campagne #Abolish Frontex s’oppose à ce projet de loi et rappelle aux parlementaires fédéraux qui s’apprêtent à voter le texte que :
- l’agence Frontex a fait l’objet de très nombreuses accusations et enquêtes lors de refoulements (push backs illégaux) notamment en mer Égée ou encore en Europe de l’Est,
- de nombreuses ONG ont pointé la responsabilité de l’agence Frontex dans des actes relevant de traitements inhumains par le passé, notamment en ayant séparé des enfants de leur mère lors d’une expulsion de Grèce.
- les agents de Frontex collaborent activement avec les soi-disant garde-côtes libyens, qui sont impliqués dans des crimes contre l’humanité, notamment des actes de torture et de traite des êtres humains,
- Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, et aujourd’hui candidat du Front National aux élections en France, a lui-même reconnu l’incompatibilité des missions de l’agence avec le respect des droits humains.
Si ce projet de loi est voté, les agents de Frontex pourront être déployés dans les aéroports, les ports maritimes, dans la gare de Bruxelles-Midi au terminal Eurostar pour y assurer les contrôles frontaliers, procéder à des privations de liberté sur le territoire belge – dans la rue, à la sortie des centres d’accueil, dans les transports en commun, à la gare ou au commissariat – s‘ils estiment que cela entre dans le champ des « missions à exécuter sur le territoire belge ». Cette disposition leur permettrait, le cas échéant, d’agir seuls dans l’attente d’une force de police belge.L’agent Frontex agira dans ce cas comme un agent de police belge sans en être un. Avec quel(s) moyens de défense, immédiats ou ultérieurs, pour les personnes concernées ? Quels seront les recours légaux efficaces en cas d’abus et de violations des droits humains ?Les activités de Frontex sont en contradiction avec l’application des droits fondamentaux des personnes en migration. Le Conseil d’État l’a par ailleurs souligné dans son examen de l’avant-projet de loi, mais aucune modification n’ a été introduite dans la version finale pour répondre à ces inquiétudes.Nous appelons les parlementaires fédéraux à rejeter ce projet de loi. Nous les appelons à la clairvoyance et à ne pas céder au narratif populiste et anxiogène de l’extrême droite. En cédant à ce narratif, les parlementaires soutiennent les grands gagnants de la construction de l’Europe forteresse: l’extrême droite et le complexe militaro-industriel de surveillance des frontières, acteurs complices des business politiques et économiques frontaliers qui collaborent étroitement avec Frontex.Nous nous opposons fermement à ce projet de loi qui permettrait à une force internationale d’agir sur notre sol de manière à surveiller, arrêter et expulser les personnes en migration sans leur fournir aucune garantie de recours efficace.Nous nous opposons au maintien de Frontex, l’agence de l’UE financièrement la mieux dotée, et démocratiquement la moins contrôlée, qui permet à ses fonctionnaires le port et l’usage d’armes létales. Nous nous opposons à tous les murs réels ou virtuels, comme en bâtit Frontex jusqu’au coeur de l’Europe forteresse.Nous suivrons de près les résultats du vote de jeudi et en tirerons des conséquences le 9 juin. »
Communiqué de presse du 10 avril 2024
« Rassemblement : de l’Europe à Bruxelles: dites non au Pacte sur la migration et l’asile !
Ce mercredi 10 avril, à 17:00, les parlementaires européens sont appelés à exprimer leurs votes sur les cinq textes composant le pacte sur l’asile et la migration, le vote sera précédé d’un débat dés 13:00.
La société civile européenne, elle, se mobilise ce 10 avril, de 15:00 à 18:00, place du Luxembourg (Bruxelles) contre ce pacte honteux qui mène à la fin du droit d’asile et de la protection internationale qui en découle pour les personnes en migration en :
- Ouvrant la voie à la multiplication des hotspots aux frontières de l’.U.E. (Qui a oublié les images de l’immonde camp de Moria, en Grèce ?)
- Renforçant le principe du premier pays d’arrivée responsable pour le traitement des demandes d’asile (alors que le pacte était supposé répondre aux problèmes insolubles créé par le système dit « Dublin », il le renforce !)
- Transformant le mot « solidarité » en une transaction d’irresponsabilité pour les États désireux d’échapper à leur obligations d’accueil qui se réglera à coups d’achats de fils barbelés, clôtures, containers,… (Combien de km de fils barbelés en contre-partie du non-accueil d’un être humain sur son sol ? La réponse restera à la discrétion exclusive de la Commission européenne. Exclusive et secrète.)
- Créant un nouveau concept : la fiction légale de non-entrée qui permettra à un demandeur d’asile d’être à la fois (physiquement) présent et, simultanément, de ne pas être (légalement) présent sur le sol européen…
- Un fichage (prises d’empreintes et biométrie) quasi généralisé, qui commencera dés l’âge de 6 ans (la protection des données privées des européen.nes si chère au législateur européen est bizarrement absente pour les personnes qui demandent la protection internationale)
- L’enfermement tout aussi généralisé pour toute personne qui demande l’asile dans un état européen, y compris les enfants (à l’exception des MENA).
Pas un mot concernant des voies sûres et légales pour accéder à l’Europe forteresse, rien sur les sauvetages en mer abandonnés aux O.N.G. qui continuent à faire face à l’intimidation et à la répression de l’Italie, de la Grèce,… Aucune de ces mesures ne permettra d’arrêter les morts de l’Europe forteresse. Ce pacte est voué à l’échec.
La campagne Abolish Frontex fait partie de la centaine de groupes, associations, O.N.G,… signataires de l’appel et soutien l’appel au rassemblement de cette après-midi.
Nous réitérons notre solidarité avec toutes les personnes en migration et nous tenons à clamer haut et fort notre résistance à ces politiques migratoires répressives et brutales.
Ce système migratoire, qui repose sur la militarisation accrue des frontières, la criminalisation des personnes migrantes et la déresponsabilisation illimitée des États membres ne peut plus être réformé ; il doit tomber.
En 2023, 2500 personnes ont perdu la vie en Méditerranée.
Contact presse : Ginou +32 488 07 22 86 – abolishfrontexbelgium@riseup.net
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