10.06.2020 – Violence policière interprétée comme légitime défense…

Nous nous souvenons de l’incident survenu le 17 septembre 2018 à Bruxelles sur le trottoir, lorsqu’un policier tire trois balles vers une personne sans-abri, l’atteignant au thorax et à la jambe. Monsieur AE fut emmené en urgence à l’hôpital et trois mois plus tard condamné pour tentative de meurtre à 5 ans d’emprisonnement!

Et le policier tireur, qu’en est-il ? Une plainte avec constitution de partie civile a été introduite et doit passer en Chambre du Conseil le 9/6/20, soit près de deux ans plus tard. Et que dit le Parquet ? tout simplement, sans motif : il demande le non-lieu pour le policier !

Surprenant s’il en est car, le seul fait d’être policier permettrait donc de demander son non-lieu, sans justification, sans avoir investigué plus avant, sans expertise balistique qui pourrait le cas échéant démontrer ou invalider la thèse de légitime défense.

Sans preuves, le constat médico-légal se contentant d’indiquer que Monsieur AE a effectivement été blessé par 2 balles. C’est tout, quelle distance, quelle profondeur, ceci irait-il étayer la thèse non encore prouvée d’une légitime défense ? Rien, c’est comme ça, pas besoin de preuves comme c’eut été nécessaire pour n’importe quel citoyen : Vous êtes policier ? Pas besoin !

Après l’importante manifestation devant le Palais de justice et dans d’autres villes du pays et de par le monde, la Justice ici précisément nous envoie en pleine figure son mépris. La frustration de toutes ces personnes qui réclament justice dans les cas de violences policière n’en sera que plus grande et justifiée.

Le nombre de violences policières ne fait qu’augmenter et mais leur traitement judiciaire impliquant l’impunité pour les auteurs ajoute à l’injustice pour les victimes. C’est très grave.

En Belgique actuellement, une personne visée par balles policières ne mériterait donc même pas un procès public!

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